Pensez-vous que l'engouement pour la "pornographieimmobilière" a des conséquences sur notre vision de l'immobilier ?
En fait, je pensais surtout à l'intériorisation d'un certain niveau de standing. Genre, à force de voir des cuisines équipées dernier cri, des salles de bain en marbre et des dressings immenses, on finit par trouver notre appart' tout à fait correct un peu... fade, tu vois ? Alors qu'avant ça nous allait très bien.
C'est une bonne remarque. Le fait d'être acteur de ce visionnage change tout. On ne subit plus une publicité, on recherche activement ce qui pourrait potentiellement nous rendre insatisfait de notre propre situation. C'est comme si on se mettait nous-mêmes dans une position de comparaison constante. Et c'est peut-être là que les chiffres pourraient être parlants. Je me demande si on pouvait mesurer l'évolution du taux d'endettement des ménages, par exemple, ou le nombre de prêts immobiliers contractés pour des biens 'supérieurs' à ce qui était initialement envisagé, si on verrait une corrélation avec l'essor de ces plateformes. Par exemple, si on observait une augmentation de 15% des prêts pour des biens avec une surface habitable supérieure de 20% à la moyenne régionale, cela pourrait indiquer une influence directe. De même, regarder l'évolution des dépenses en rénovation et décoration intérieure pourrait être un indicateur. Si les statistiques montrent une hausse de 25% des dépenses dans ce domaine au cours des 5 dernières années, cela pourrait refléter une volonté de se rapprocher des standards esthétiques vus en ligne. Après, c'est sûr que ce ne serait pas la seule explication, mais ça pourrait donner une idée de l'ampleur du phénomène.
C'est vrai que les chiffres pourraient apporter un éclairage intéressant. Une autre piste serait de regarder l'évolution des demandes de crédit à la consommation pour l'ameublement et la déco, non ? Si ça augmente significativement, ça pourrait confirmer une volonté de s'aligner sur les standards vus en ligne, comme vous le disiez.
Je pensais surtout à des données par catégorie socio-professionnelle, en fait. Et peut-être même par type de logement (locataire vs propriétaire). Je me dis que les propriétaires récents pourraient être plus sensibles à cette pression de "l'intérieurparfait" que les autres. Enfin, c'est juste une intuition...
Pour aller plus loin dans l'analyse des chiffres, ne faudrait-il pas aussi tenir compte de l'ancienneté des crédits ? Comparer le taux d'endettement des nouveaux acquéreurs avec celui des personnes ayant acheté il y a 10 ans permettrait de voir si l'envie de "mieux" est plus forte aujourd'hui, et potentiellement liée à l'influence de ces images idéalisées.
Pour résumer, on s'interroge sur l'impact de la "pornographieimmobilière" (visionnage compulsif de biens de luxe en ligne) sur notre perception du logement et nos attentes. L'hypothèse est que ça pourrait générer une insatisfaction chronique et une course à la consommation. Plusieurs pistes d'analyse chiffrée ont été évoquées pour étayer ou infirmer cette hypothèse : taux d'endettement, crédits conso, dépenses en rénovation, ancienneté des crédits, et pratique des réseaux sociaux.
En complément de toutes ces bonnes idées d'analyse de données, on pourrait aussi lancer des sondages directement auprès des utilisateurs de ces plateformes. Des questions simples sur leur ressenti avant/après le visionnage, leurs motivations, l'impact sur leurs projets immobiliers... Ça pourrait donner un aperçu plus qualitatif du phénomène, non ?
Je me demandais si cette tendance à scroller des heures sur des sites comme Zillow ou Rightmove, à regarder des maisons magnifiques qu'on ne pourra jamais s'offrir, avait un impact sur nos attentes et notre perception du logement "normal". Est-ce que ça crée une forme de désatisfaction chronique, ou est-ce juste un divertissement inoffensif ? J'aimerais bien avoir vos avis.
MauiDent - le 31 Mars 2025